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candidat·es à la présidentielle 2022
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En 2022, en France, environ 15 000 000 de personnes ont leurs règles. En 2022, en France, les règles et leurs conséquences sur la vie et la santé de millions de femmes restent un impensé et un tabou collectif.

En 2022, en France, aucun·e candidat·e à l’élection présidentielle ne mentionne explicitement les règles ou la santé menstruelle dans son programme. Or, pour changer les règles, on ne peut pas rester #sangprogramme.

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#sangprogramme

Dès le plus jeune âge, on apprend à montrer du doigt ou à cacher les taches de sang sur les pantalons. Même en grandissant, on continue de dissimuler sa serviette hygiénique dans sa manche pour aller aux toilettes. On cache les règles, et de fait, elles deviennent un sujet tabou. Ce n’est donc pas étonnant que 55% des Français·es pensent, aujourd’hui encore, que les règles sont un sujet dont il ne faut pas parler en public1.

Or, ne pas parler publiquement des règles a des conséquences directes sur la santé physique et mentale de millions de personnes en France : précarité menstruelle, méconnaissance du fonctionnement des cycles menstruels et de son propre corps, errance médicale, traitements inadaptés, renoncement aux soins, sentiment de honte pendant ses règles2. Toutes ces situations découlent directement ou indirectement du tabou des règles.

C’est bien parce que les règles sont taboues, qu’il est aujourd’hui quasiment impossible de trouver des protections périodiques dans un établissement scolaire, une gare, une entreprise, ou même un hôpital, alors même que les règles sont par nature difficilement prévisibles. Les protections sont pourtant des produits de première nécessité, car sans elles, impossible d'étudier, de travailler, de vivre en société. Sans elles, ce sont des milliers de femmes, chaque mois, qui confectionnent des produits de fortune et mettent ainsi leur santé en jeu.

À force de ne pas parler des règles, il aura fallu des dizaines d’années avant de réaliser que, chaque mois, en France, 1 700 000 de femmes souffrent de précarité menstruelle3, et doivent choisir entre acheter un paquet de pâtes et un paquet de serviettes hygiéniques. À force de ne pas parler des règles, il aura aussi fallu plus d’un siècle depuis sa découverte pour que l’endométriose soit reconnue comme une maladie à part entière, et que sa nécessité de prise en charge émerge dans le débat public4.

Grâce à la mobilisation sans relâche d’associations et de militant·es, des politiques encourageantes se mettent heureusement en place, en France et ailleurs5. Des premières expérimentations de mise à disposition de protections ont été faites dans certains collèges et lycées6 et les campus universitaires doivent désormais disposer d’un distributeur. Des crédits ont également été débloqués au niveau de l’Etat pour permettre aux associations de se procurer des protections pour les femmes qu’elles accompagnent, mais aussi pour faciliter le diagnostic de l’endométriose.

De toute urgence, ces mesures sont à renforcer et à généraliser pour mettre définitivement fin à la précarité menstruelle. Mais il nous semble aussi nécessaire d’aller plus loin et de penser les règles dans toute leur complexité, de la puberté à la ménopause, indolores ou pathologiques, qu’elles durent 3 jours ou 9 jours, car la santé menstruelle est un enjeu majeur de santé publique.

Pour ne pas rester #SANGPROGRAMME, Règles Élémentaires s’associe donc à plusieurs associations et citoyen·nes pour soumettre un programme de santé menstruelle aux candidat·es à l’élection présidentielle. Voici nos recommandations à mettre en place dans la première année du quinquennat :

1-

Avoir massivement accès aux protections périodiques en favorisant les protections saines et renouvelables

Mettre à disposition gratuitement des protections périodiques pour tous les publics en situation de précarité. Aujourd’hui encore de nombreuses personnes, dont des personnes sans abri, des élèves, des étudiant·es, des travailleur·ses précaires, n’ont pas accès à des protections périodiques.
Déployer et garantir la bonne gestion des distributeurs de protections menstruelles dans des lieux publics identifiés, comme les gares, les hôpitaux, les abords des pharmacies ou encore les toilettes publiques.
Avoir accès à des sanitaires et des points d’eau gratuits et propres. Il y a de grandes disparités en France dans l’accès aux toilettes entre des villes comme Rennes où on compte 111 toilettes et Strasbourg où on en compte 257.

2-

Prévenir les complications physiques et psychiques liées aux règles

Rendre transparente la composition des protections périodiques et inscrire clairement les recommandations de prévention du syndrome du choc toxique sur les paquets de protections périodiques. La composition des protections hygiéniques, produits du quotidien et d’intimité de millions de personnes, ne fait aujourd’hui l’objet d’aucune réglementation8, alors que de nombreuses études ont montré que l’on y trouve des produits toxiques et des perturbateurs endocriniens.
Interdire des substances toxiques (phtalate, dioxine, glyphosate...) et irritantes dans la composition des protections périodiques. À ce jour, il n’y a jamais eu d’études approfondies et transparentes sur l’impact de ces produits pour la santé des femmes et les protections sont moins réglementées que les sparadraps.
Rembourser systématiquement les frais de santé liés aux troubles et pathologies des règles.

3-

Développer la connaissance autour des règles, sensibiliser et donner accès aux informations sur la santé menstruelle et gynécologique

Proposer des cours d’éducation menstruelle9, dès le cours moyen, à raison de 2 séances minimum par an et par cycle. Aujourd’hui les règles ne sont qu’un module dans le cours de S.V.T et chaque enseignant décide du temps qu’il passe sur le sujet.
Développer dans les territoires les plus isolés des unités mobiles de gynécologie et de santé menstruelle. Certains départements comptent moins de six gynécologues pour 100 000 femmes, selon les chiffres révélés par la direction de la recherche de l’évaluation et des statistiques (DREES 2015)
Créer une plateforme en ligne de référence de ressources gratuites dédiée sur le modèle de questionsexualite.fr
Développer et financer la recherche dans tous les domaines de la santé gynécologique, y compris ceux qui ne sont pas en relation directe avec la reproduction, et créer un observatoire de la santé sexuelle, gynécologique et menstruelle.
  • Agathe Hamel, présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité du CESE
  • Albane Gaillot, députée de la 11ème circonscription du Val-de-Marne
  • Alexandra Cordebard, maire du 10ème arrondissement de Paris
  • Alice Bié, comédienne
  • Ana Maria Filip, joueuse professionnelle internationale de basket-ball
  • Anne-Sophie Hamy-Petit, maitresse de conférence et praticienne hospitalière en gynécologie médicale (Université de Paris)
  • Audrey Cristea, fondatrice du café Mona
  • Axelle Jah Njiké, autrice afropéenne, podcasteuse et chroniqueuse féministe païenne
  • Benedicte Taurines, députée La France Insoumise
  • Camille Froidevaux-Metterie, philosophe
  • Camille Giry, comédienne
  • Camille Tallet, sage femme, présidente de Périnée Bien Aimé
  • Carine Petit, maire du 14ème arrondissement de Paris
  • Cécile Togni-Purtschet, présidente de l’Association Info-Endométriose
  • Charlotte Nelis, gynécologue dans le service du Dr Plu Bureau de l’Hôpital Port Royal (Paris)
  • Chloé Bidault, créatrice de contenus engagés
  • Christian Garces, président association Citizen Care
  • L'association Coeur de Cagoles
  • Claire Tantet, médecin infectiologue, parcours santé sexuelle Avicennes / Bichat
  • Claudia Rouaux, députée d'Ille-et-Vilaine
  • Didier Jau, maire des 4ème et 5ème arrondissements de Marseille
  • L'association Elle’s Imagin’ent
  • Elise Thiébaut, autrice, essayiste, journaliste
  • Emanouela Todorova, présidente association DBSP / @disbonjoursalepute
  • Emmanuelle Pierre-Marie, maire du 12ème arrondissement de Paris
  • Enda Amraoui, première adjointe à la mairie des 4ème et 5ème arrondissements de Marseille
  • Fiona Schmidt, autrice et militante féministe
  • Le collectif Georgette Sand
  • Grégoire de Lagasnerie, maire adjoint à Bagnolet en charge de la santé et de la lutte contre les inégalités de santé
  • Imany, artiste chanteuse
  • Inci Altuntas, conseillère municipale déléguée en charge de la santé et du handicap à Val de reuil
  • Isabelle Santiago, députée du Val-de-Marne
  • Josiane Lei, maire de la ville d’Evian
  • Judith Aquien, autrice féministe et cofondatrice du Parental Challenge
  • Justine Lossa, comédienne
  • Kelly Lescure, présidente, et sa vice-présidente Emelyne Heluin pour l’association Esp’Opk
  • Laura Berlingo, gynécologue obstétricienne à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et autrice de “Une sexualité à soi”
  • Laurine Roux, présidente du Parti Radical Alsace et porte-parole nationale du pôle femmes du Parti Radical
  • Les autrices de Notre corps, nous-mêmes
  • Lucia Rugeri, praticienne hospitalière, spécialiste en hémostase clinique
  • Magazine Femmes d’ici et d’ailleurs
  • Mahaut Bertu, adjointe à la maire de Nantes, déléguée à l'égalité, ville non sexiste, lutte contre les discriminations et vie associative
  • Marie-Noëlle Battistel, députée de l’Isère
  • Marie-Rose Galès, autrice
  • Mélanie Doerflinger, étudiante qui a lancé la pétition pour la transparence de composition des protections hygiéniques
  • Mélody Tonolli, conseillère de Paris, conseillère déléguée à la maire du 14ème, en charge de la culture, de l’égalité femmes – hommes et de la lutte contre les discriminations
  • Michèle Rubirola, première adjointe au maire de Marseille
  • Michèle Victory, députée de l’Ardèche
  • Murielle Salle, maîtresse de conférences et historienne Université Lyon 1
  • Olivia Gayraud, cheffe de service de la Cité des Dames, fondation Armée du Salut
  • Patrice Bessac, maire de Montreuil
  • Paul Mayaux, président de la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes)
  • Rana Hamra, directrice exécutive Humanity Diaspo ONG
  • Rater Yenbou, directeur-fondateur La Chorba
  • Renée Greusard, journaliste et autrice
  • Sandrine Runel, 9ème adjointe de la ville de Lyon en charge des solidarités et de l'inclusion sociale
  • Sophie La Rivière, autrice
  • Suzanne Boisnay, collaboratrice politique à la mairie de Montreuil
  • Taous Merakchi, autrice
  • Théodora Vieille et Julie Hebting, fondatrices de l’association Maydée
  • L’Union Régionale Solidarité Femmes - Ile-de-France
  • Vanessa Benoît, directrice générale du Samusocial de Paris
  • Véronique Le Bris, créatrice du prix Alice Guy
  • 1 Étude Règlophobie : perception des règles par les Français, Dans ma culotte et Opinion way
  • 2 44% de femmes ressentent de la honte quand elles ont leurs règles l’Enquête Hygiene Matters, groupe SCA, 2017
  • 3 Sondage IFOP pour Dons Solidaires, La précarité hygiénique en France, 2019
  • 4 La première fois que l’endométriose a été décrite, c’était en 1860 par le médecin Karel Rokitansky
  • 5 On peut citer par exemple l’Écosse, qui assure la gratuité des protections périodiques dans des lieux publics, ou la Nouvelle-Zélande, qui a mis en place la gratuité dans les écoles.
  • 6 Dans des collèges, par exemple à Paris, Évian, ou Cambrai. Dans les lycées, en Ile-de-France, en Bretagne, dans le Grand-Est, par exemple.
  • 7 Manque-t-on de toilettes en France ? Théophile Magoria et Clara Dealberto, novembre 2020
  • 8 Aujourd'hui, les protections hygiéniques sont soumises au moins à 2 réglementations en France: celle de l'Industrie du Papier et le Règlement de l'Union européenne concernant l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des produits chimiques (REACH).
  • 9 Apprentissage de l’anatomie, du cycle menstruel, des représentations socio-culturelles des règles, de l’évolution des règles au cours de la vie, démonstration des différentes protections périodiques existantes, prévention des risques, des douleurs, des maladies.

Association Règles Élémentaires
La Cité Audacieuse
9 rue de Vaugirard - 75006 Paris